Marielle Macé

Stacks Image 5883

Née en 1973 à Paimboeuf (France), Marielle Macé est chercheuse et écrivaine. Ancienne élève de l’ENS et docteure en littérature française elle est directrice de recherche au CNRS et directrice d’études à l’EHESS (Paris), Marielle Macé est également professeure invitée à Chicago, New York (NYU), Berkeley, et a été auteure associée au Théâtre des Amandiers. Ses livres (essais, poèmes) prennent la littérature pour alliée dans une pensée et une mise en débat des formes de la vie — vie sociale, vie commune, vies précaires, paysages vulnérables. Parmi ses publications: Styles. Critique de nos formes de vie (Gallimard, 2016), «Nous» (dir., Critique, 2017), Sidérer, considérer. Migrants en France (Verdier, 2017), «Vivre dans un monde abîmé» (dir., Critique, 2019), Nos cabanes (Verdier, 2019), Parole et pollution (AOC, 2021). Tout récemment est paru aux éditions José Corti Une pluie d’oiseaux.

le livre

Stacks Image 5894

éditions José Corti

Nous sommes attachés aux oiseaux, depuis longtemps et par des liens de toutes sortes: par l’émerveillement, la curiosité, la chasse, les rites… Par la langue aussi, car la virtuosité des oiseaux et leur façon d’enchanter les paysages posent aux hommes la question de leurs propres langages, de ce que leur parole à eux sait déposer de bien dans le monde. L’histoire de la poésie est d’ailleurs en grande partie consacrée à dire et entretenir ces attachements. Or voici que les oiseaux tombent, comme une pluie. En quinze ans, près d’un tiers des oiseaux ont disparu de nos milieux. On les entend mal. Ils se remplissent de virus, de plastique et de mauvaises nouvelles. Les comportements se dérèglent, et eux qui étaient les horlogers du ciel sont à leur tour déboussolés… Alors on tend l’oreille, on essaie de traduire les alertes et d’écouter mieux. Ce livre explore la force de ces attachements, et pense ce nouveau rendez- vous que nous avons avec les oiseaux, à présent qu’ils disparaissent. Il réfléchit à ce que c’est que se suspendre à ce qui tombe, à la manière dont cela fait tenir autrement au monde. Il pose aussi qu’écouter mieux, cela engage notre parole et le soin que l’on saura prendre à nos propres phrases. Il tente donc de nouvelles manières de parler nature, par temps d’extinction: des manières d’exercer nos responsabilités de vivants parlants au beau milieu des paysages, avec des oiseaux à l’esprit, à l’oreille, dans la vue: avec des oiseaux plein la voix.

la presse